( 292 ) » Les enseignements qui résultent du parallélisme des tableaux précédents sont de plus d’une sorte; ils nous éclairent, non-seulement sur l’etat de la végétation européenne à l’époque pliocène, mais sur l’origine même des espèces actuelles. Ne pouvant entrer dans les détails, j’insisterai en peu de mots sur les côtés les plus saillants. Les espèces communes entre Meximieux et les localités du Cantal sont au nombre de six, dont les plus caractéristiques sont le Bambusa lugdunensiset 1’ ,celui-ci très-voisin des A. pictum,Thb., et cultratum,Wall. L’affinité de cette végétation, prise־ dans son ensemble avec celle des localités pliocènes de l’Italie centrale, n’est pas moins évidente. Le Zelkova , Spach, le pœum, Àl. Br., YOreodaphne Heerii, Gaud., le Sassafras Mass., les Laurus nobiliset canariensis,les Acer ponzianum, Gaud., et subpictum, Sap., le Pterocarya fraxinifolia,Sp., doivent être plus particulièrement si- gnalés comme étant alors répandus sur un très-grand espace. » Si l’on s’attache aux effets de l’altitude, on constate une gradation bien marquée en passant de Meximieux, localité peu élevée au-dessus du niveau de la mer, à celles du Cantal, dont l’élévation actuelle dépasse 900 mètres, et dont l’altitude ancienne n’était pas moins de 700 à 800 mètres, en tenant compte d’un surexhaussementgénéral du sol. » Les essences à feuilles persistantes et les formes méridionales, particulièrement les Laurinées des pays chauds, les , Magnolia, Punica, etc., y sont remplacées par des Laurinées à feuilles caduques et par des formes semblables à celles qui peuplent la zone tempérée proprement dite. Les formes canariennes, méditerranéennes, font place à celles de l’Europe centrale, du Caucase ou de l’Amérique du nord. Plusieurs de nos espèces actuelles, associées à d’autres qui sont devenues exotiques, se montrent avec plus ou moins d’abondance, et enfin on observe les vestiges clair-semés d’une association végétale, située à une plus grande élévation encore et où dominent les pins et les sapins. La présence, à la d’une écaille pareille à celles de YAbies est un fait curieux, mais non pas isolé, puisqu’une variété de l’^cer opulifolium, répandue à Meximieux, comme dans le Cantal, reproduit les caractères de Y Acer opulifolium granalense,rencontré par Boissier à la sierra Nevada, et depuis en Algérie. Cette considération amène naturellement à celle de !’ancienneté de certaines races ou sous-espèces du monde actuel, qui ont du exister sous l’aspect qui les distingue dès l’époque pliocène. Ces races paraissent même avoir été plus multipliées autrefois que de nos jours. L Gaud. (Toscane), Y Acer latifolium, Sap. (Meximieux), Y Acer Ponzianum,