( 2 36 ) remplies de pierre ponce imbibée d’une solution concentrée de potasse et un tube témoin à eau de baryte; de l’autre côté du tube à oxyde de cuivre furent placés deux barboteurs à eau de baryte communiquant avec le robinet d’aspiration de la trompe. Le tube à analyse fut chauffé au rouge et les gaz du ballon furent aspirés très-lentement. L’expérience dura vingt-quatre heures :les gaz étaient complètement dépouillés d’acide carbonique avant le tube à combustion; le premier tube témoin à eau de baryte ne présenta point de louche, tandis que le barboteur à eau de baryte placé à la suite de l’oxyde de cuivre offrit un précipité abondant de carbonate de baryte, paraissant démontrer dans les gaz expirés la présence de Y oxyde de carbone. » Je dois dire que j’ai pris des précautions toutes spéciales pour que l’appareil ne laissât pas entrer en quelque point l’air du laboratoire; j’ai disposé partout autour des bouchons et des tubes d’union des manchons de caoutchouc pleins d’eau, fermetures hydrauliques que j’emploie d’une manière générale avec beaucoup d’avantages. L’appareil était essayé à blanc pendant vingt-quatre heures, et, en faisant passer l’air pris à l’extérieur du laboratoire, on n’observait pas le moindre louche dans les boules à eau de baryte placées à la suite du tube à combustion. Un régulateur d’aspiration que je ne puis décrire ici maintenait un courant lent et constant. » Pour éviter à coup sûr et tout d’abord la présence de l’oxyde de carbone au milieu des gaz qui remplissent les poumons, une autre expérience a consisté à injecter dans les veines d’un animal du sang qu’on lui avait emprunté d’abord et qui avait été reçu et défibriné dans un flacon plein d’oxyde de carbone; ce sang intoxiqué, complètement privé de gaz libres tenus en suspension, à l’aide du vide, fut injecté dans la veine jugulaire, puis on recueillit les produits de l’expiration dans un grand ballon de caoutchouc. Or j’ai trouvé dans ces gaz, récueillis en trente-huit minutes, un volume d’oxyde de carbone converti en acide carbonique par la combustion égal à 18 centimètres cubes. » Je crois donc pouvoir conclure que le gaz oxyde de carbone est éliminé en nature par le poumon, par le même organe qui le fait pénétrer dans le sang. » Ce résultat est important, au point de vue de la physiologie générale, puisqu’il séparerait l’oxyde de carbone des substances qui peuvent brûler dans l’organisme. » Comme application pratique, je dois insister sur l’utilité de la respiration artificielle dans les cas graves d’asphyxie par la vapeur de charbon.