( 221 ) tion de la vapeur de phosphore est d’autant plus rapide que la température est plus élevée. Comme d’ailleurs la tension maximum pour une température donnée est, ainsi que le montre le tableau précédent, supérieure à la tension de transformation pour une température notablement plus élevée, il doit en résulter que, si l’on fait arriver dans une enceinte dont les différents points sont à des températures différentes de la vapeur de phosphore ayant la tension maximum correspondant à la température la plus basse, ce sera dans la partie la plus chaude de l’enceinte, et là seulement, que devra, dans les premiers moments, se faire, aux dépens de la vapeur, le dépôt de phosphore rouge. Cette conséquence de la rapidité croissante de la transformation de la vapeur avec la température méritait d’être contrôlée par l’expérience ; c’est ce que nous avons essayé de réaliser. )) La disposition qui nous a le mieux *réussi est la suivante : un tube vide d’air, scellé à la lampe et contenant du phosphore rouge en son milieu, était chauffé dans cette partie à 5oo degrés environ, tandis que les deux extrémités étaient maintenues à des températures différentes et inférieures à 5oo degrés. Le tube étant placé horizontalement, la vapeur provenant du phosphore rouge se répandait dans tout l’espace; elle venait se condenser dans l’extrémité la plus froide dès que sa tension dépassait la tension maximum répondant à la température de cette partie de l’appareil. Cette dernière tension représente donc la pression de la vapeur dans toute l’enceinte. L’expérience montre que, si Ton choisit convenablement les deux températures des extrémités, on obtient d’un côté du phosphore liquide, tandis que de l’autre on a une couche mince et uniforme de phosphore rouge orangé provenant de la transformation; directe delà vapeur. De cette manière, nous séparons nettement le phénomène physique de la condensation d’une vapeur de celui de sa transformation; la première se manifeste dans les points les plus froids de l’enceinte, la seconde se produit dans l’extrémité la plus chaude. )> Le tube que nous avons employé avait l’une de ses extrémités chauffée à 35o degrés (vapeur de mercure bouillant), et l’autre à 3^4 degrés (vapeur de bromure de mercure) . Au bout d’une heure trente minutes, la portion du tube portée à 35o degrés présentait un enduit rouge orangé uniforme et translucide, tandis que l’autre extrémité maintenue à 3^4 degrés n’en offrait pas la moindre trace. On n’y voyait que quelques gouttes de phosphore liquide (i). (!) C’est donc bien dans l’extrémité la plus chaude du tube que se produit la transfor-G, R., 1873, !•* Semestre. (T. LXXVI, № 4.) 29