( 92 ) auquel j’ai fait allusion plus haut, que les corps solides dont la surface est complètement privée de gaz sont aussi sans action sur les solutions sursaturées. Il était donc infiniment probable qu’un corps solide couvert d’une matière grasse serait absolument inactif. Cependant, devant l’assertion contraire de M. van der Mensbrugghe, j’ai cru devoir vérifier le fait par expérience, en prenant soin d’éliminer toute circonstance perturbatrice. La plus importante est l’action de la couche d’air adhérente à la surface des corps solides; je l’ai supprimée en faisant séjourner longtemps ces corps, soit dans l’eau bouillante, soit dans l’alcool. Pour rendre l’expérience plus frappante, j’ai opéré non-seulement avec l’eau, qui dissout très-peu d’air, mais aussi avec une solution sursaturée d’acide carbonique dans l’eau, dont la tension superficielle est à peu près la même; je la recouvre d’une couche d’huile d’olive ou d’huile de lin, au-dessus de laquelle je dépose une couche d’alcool. Des baguettes de verre qui ont séjourné dans l’alcool, ou elles se débarrassent de l’air adhérent, plongées très-lentement dans l’huile, puis enfoncées dans la solution sursaturée d’acide carbonique, ne manifestent !pas le moindre dégagement gazeux, soit sur les parties de la baguette recouvertes d’huile, soit sur les autres, tandis que des baguettes pareilles, non débarrassées de l’air adhérent et plongées directement dans la solution sursaturée, après avoir été huilées ou non, se recouvrent immédiatement de bulles gazeuses. , » Des trois séries d’expériences que je viens d’exposer, il résulte qu’il n’y a pas lieu de rattacher les phénomènes dont il s’agit à la tension superficielle, ni d’admettre le nouveau principe de Physique proposé par M. van der Mensbrugghe. » CHIMIE. — Sur racide sulfureux et Vacide chlorosulfurique.— Combinaison du chlore et de l'hydrogène dans l'obscurité complète; par M, Melsens. (Extrait.) » I. Depuis quelques années déjà, j’ai communiqué à plusieurs chimistes un procédé simple pour préparer l’acide chlorosulfurique en quantité considérable, et sans qu’il soit nécessaire de faire intervenir la lumière directe ou diffuse. L’opération réussit dans une chambre absolument obscure, éclairée par une lanterne monochromatique. Il suffit de faire arriver de l’acide sulfureux et du chlore secs dans l’acide acétique cristallisable; l’intervention de ce troisième corps provoque la formation de l’acide chlorosulfurique, et il se produit des acides chloracétiques. L’acide acétique est