» ? ( 5! ) \ Ce corps est inattaquable à froid par les acides étendus; mais l’acide nitrique ordinaire l’oxyde si violemment que la réaction est accompagnée d’une vive lumière; L’acide sulfurique concentré ne dégage avec lui de l’acide sulfureux que vers 200 degrés. L’eau à 170 degrés le décompose aisément. Il se forme de l’hydrogène phosphoré pur PH3 et des acides phosphoreux et hypophosphoreux ; un peu plus haut, de l’acide phosphorique avec une trace d’hydrogène: 2P4HO + 1 iH20 = 5PH302 -t- PH3O3 4- 2PH3. » Les alcalis très-étendus agissent sur le corps P4HO ; avec de la soude étendue de 5o fois son poids d’eau; il se dégage pendant des semaines un mélange d’hydrogène phosphoré PII3 et d’hydrogène en excès; il se fait du phosphate et de l’hypophosphite de soude, et il se forme un composé insoluble, brun, qui, laissé humide à l’air, paraît reproduire le corps primitif. Est-ce du phosphore amorphe, sous un état spécial, ou est-ce une autre substance? Nous réservons encore cette question, que l’instabilité de corps ne nous a pas permis de résoudre entièrement. Toujours est-il que ce corps brun disparaît peu à peu et que la réaction finale est la suivante : P4 HO 4- 11 H2 O = PH3 O2 + '2 PH3 O5 4־ PH3 + 11 H. » Le gaz ammoniac s’unit vivement à froid au corps P4HO, et forme avec lui un composé d’additions çl’où la chaleur chasse peu à peu AzH3; le gaz chlorhydrique fait reparaître P4HO. » M. Le Verrier a décrit, en 1837 (1), un corps qu’il a appelé sous-oxjde de phosphore, auquel il a attribué la formule P40, qui ne diffère de celle du.composé dont je fais ici l’histoire que par l’absence d’un atome d’hydrogène. Ce corps, que l’on obtient en laissant quelque temps à l’air le phosphore immergé dans le protochlorure de phosphoreuse formerait, d’après cet auteur, par l’oxydation lente de ce phosphore à travers le chlorure. Il en résulterait bientôt une combinaison cristalline, a laquelle il a donné le nom de phosphate d'oxjde de phosphore, soluble dans l’eau. Cette solution précipite l’oxyde P4 O quand on la fait bouillir. J’ai observé les mêmes faits avec le mélange d’acide phosphoreux et de protochlorure. Le sous-oxyde de phosphore de M. Le Verrier a du reste toutes les propriétés du corps P4HO que je décris ici, et je pense qu’il dérive, non de l’oxydation lente du phosphore, mais de l’action du chlorure de phosphore sur de ( 1) Annales de Chimie et de Physique, 2e série, t. LXV, p. 25q. 7-