( 49 ) CHIMIE. — Sur quelques combinaisons où le phosphore paraît exister dans un état allotropique analogue au phosphore rouge; Note de M. Arm. Gautier, présentée par M. Wurtz. « Parmi les combinaisons que forme le phosphore avec l’hydrogène ou l’oxygène, il en est plusieurs dont la composition ou même l’existence reste douteuse. Le sous-oxyde de phosphore’, de M. Le Verrier, P4 O, l’acide phosphoreux P2O3, les hydrogènes phosphores P2H2 et P2H sont de ce nombre. L’une,des causes de cette incertitude tient à l’état amorphe de ces corps, et la découverte du phosphore rouge n’a pas peu contribué à faire penser que tous les composés jaunes, oranges ou rouges, très-riches en phosphore, n’étaient autre que du phosphore amorphe, à l’état impur. L’analogie des propriétés physiques de ces corps avec le phosphore amorphe, leur insolubilité, la difficulté de les faire entrer en combinaison ont rendu cette hypothèse plus probable encore. Je crois pouvoir affirmer aujourd’hui l’existence d’une série de composés, dont quelques-uns ont été pris jusqu’ici pour du phosphore amorphe, mais qui, en réalité, contiennent aussi de l’hydrogène et de l’oxygène, qui sont doués d’une grande stabilité, et qui, d’après leurs propriétés physiques et chimiques, paraissent contenir le phosphore dans un état allotropique analogue au phosphore amorphe, c’est-à-dire où un certain nombre d’atomes de phosphore, se soudant les uns aux autres, en perdant une partie de leur chaleur de constitution, jouent, comme dans les combinaisons organiques du carbone, le rôle d’un atome simple. Je me bornerai, dans cette Note, à décrire le composé qui résulte de l’action du protochlorure de phosphore sur l’acide phosphoreux. » Quand on chauffe, en tube scellé, à 170 degrés, de l’acide phosphoreux cristallisable avec 5 à 6 fois son poids de protochlorure de phosphore, on obtient bientôt une masse rouge brun. A l’ouverture du tube, il se dégage beaucoup d’acide chlorhydrique. En traitant par Veau la masse rouge, on obtient une solution d’acide phosphoreux et pyrophosphorique, et sur le filtre une poudre rouge-brique, qui n’est autre que du phosphore amorphe formé d’après l’équation 3PCi3 + 7PH303 = 4P H- 3F2H407-־t- 9HCI. Il n’en est plus ainsi si l’on chauffe le même mélange à 79 degrés. Il se dégage encore de l’acide chlorhydrique, et il se forme de l’acide pyrophosphorique•, mais il se dépose peu à peu, au fond du ballon, un composé jaune C.R., 1873, i*r Semeifre. (T. LXXVI, № I.) 7