( 48 )־ la découverte de causes multiples, agissant dans ces phénomènes* si compliqués, » Je crois utile de rappeler ici toutes les précautions dont s’est entouré mon collaborateur : pour éviter toute erreur possible, résultant des effets de la poussière flottant dans l’air d’une chambre, les expériences ont toutes été effectuées dans un jardin, à la campagne, dans un village voisin de Londres. On préparait d’abord chaque solution dans une grande éprouvette, puis on la filtrait bouillante dans plusieurs flacons, on la faisait bouillir de nouveau, on la recouvrait de verres de montre ou de capsules, et enfin on portait les flacons en plein air. On avait soin de répéter plusieurs fois la même expérience, sur des solutions de même force. » Je me demande après cela comment, ainsi que l’insinue M. Gernez, M. Tomlinson en effectuant ses essais, et moi en m’appuyant sur ceux-ci pour énoncer mes quatre propositions théoriques, nous aurions pu être victimes d’une illusion complète. Cette supposition de l’auteur me fait croire qu’il s’est arrêté à l’énoncé des propositions dont il s’agit, sans prendre une connaissance détaillée de !,article qu’il veut réfuter. Et dira-t-on que les liquides à faible tension qu’a employés le physicien anglais contenaient des traces des substances cristallines dont étaient formées les solutions sursaturées? Je répondrai alors que les mêmes huiles qui, par leur étalement sur les solutions les plus faibles, y produisaient la cristallisation, n’ont pas provoqué la solidification d’autres solutions trois fois plus fortes, où elles demeuraient, il est vrai, sous forme lenticulaire. » Pour terminer, je ferai valoir une dernière considération qui me paraît très-importante : M. Gernez ne rejette ma théorie que pour invoquer l’action des poussières cristallines, disséminées dans l’air ou en suspension dans les liquides à faible tension ; mais cette action est en tout point conforme à la théorie de là tension superficielle; en effet, selon nous, les cristaux microscopiques de l’air ne produisent pas la solidification comme tels, mais seulement parce qu’ils sont recouverts de substances plus ou moins grasses : ce qui démontre la justesse de cette explication, c’est que M. Tomlinson a prouvé directement que des cristaux chimiquement purs et de même nature que ceux de la solution ne donnent pas lieu à la solidification de la masse entière (voir les Philos. Transact., 1868, p, 665, et 1870, p. 68). )> \