( 46 ) à faction de lames minces, il a opéré sur une solution sursaturée contenant 2 parties de sulfate de soude et ! partie d’eau ; sur cinquante-quatre ballons essayés, et dans lesquels s’est formée une pellicule, il ne s’en est pas trouvé un seul oùla cristallisation se soit effectuée. Dans une nouvelle série de cinquante-quatre expériences , avec des solutions sursaturées d’autres substances, M.Gernez n’a pas non plus constaté une seule fois la solidification, ni immédiatement, ni après dix jours. Il conclut de là que les lames minces à faible tension sont absolument insuffisantes pour déterminer la cristallisation des solutions salines sursaturées, soit immédiatement, soit au bout d’un temps quelconque. « Bien que j’attache une grande importance aux] expériences de M. Ger-nez, je trouve sa conclusion prématurée, et d’autant moins légitime qu’il n’a nullement opéré comme M. Tomlinson, malgré son affirmation si positive à cet égard. En effet, dans l’article contre lequel s’élève M. Gernez, nous invoquons d’abord, à l’appui de l’action des lames linces, les résultats décrits dans la 2e partie du Mémoire de M. Tomlinson : On supersa-turated saline solutions (Transactions of the Roycd Society, 1870, p. 5i); je ne citerai ici que les suivants, qui me paraissent bien caractéristiques : « Une solution de sulfate de soude à 10 équivalents d’eau, faite dans la proportion de 1 partie de sel pour 1 partie d’eau, est versée, après filtration, dans quatre flacons, qu’on recouvre ensuite d’un verre de montre, puis refroidie pendant plusieurs heures; on dépose alors à la surface du liquide, dans chaque flacon, une goutte d’huile de phoque [seal-oil); chaque fois, celle-ci s’étale en une lame mince présentant des couleurs, et aussitôt il se forme sous cette lame des cristaux de sulfate de soude; la cristallisation s’effectue èn chaque point de la surface inférieure, et quand un petit amas de cristaux se détache et tombe, il s’en reproduit un autre, jusqu’à ce que toute la solution soit devenue une masse cristalline, entourée d’une petite quantité de liquide. Ce cas est tout à fait différent de celui où le contact d’un corps solide (par exemple, des poussières de l’air ou des corps nucléaires) produit la solidification en un ou plusieurs points de la surface; la cristallisation, au lieu d’être graduelle, se fait alors trop rapidement pour être régulière. » » Après cette citation, nous indiquons le cas exceptionnel où l’essence de térébenthine fraîchement distillée, au lieu de s’étendre comme l’essence ordinaire, se maintient sous forme de lentille et ne produit pas. de cristallisation. Puis nous décrivons les résultats obtenus avec des solutions à différents degrés de concentration et, par suite, de tensions superficielles notablement différentes; selon moi, c’est exclusivement de cette manière qu’on peut reconnaître si la tension intervient ou non dans le phénomène, et jusqu a quel point elle intervient^ Nous avons trouvé ainsi que, avec