( 33 ) lorsqu’un mouvement de va-et-vient vertical, au moyen duquel je les produisais, était suffisamment régulier. Or, dans ces circonstances, il ne s’établissait pas de courant sur le ressaut qui était à une distance convenable du point d’où partaient ces ondes. Cette observation, rapprochée de celles dont j’ai parlé ci-dessus, me paraît intéressante, parce qu’il en résulte que les ondes courantes ne donnent lieu en général, par des coups de bélier, à un courant véritable que lorsque ces coups de bélier s’exercent sur une surface convenablement inclinée. » Ainsi il n’a pas suffi dans ces circonstances qu’ily eût un ressaut, il a fallu que sa partie d’amont sé raccordât par des surfaces plus ou moins inclinées, avec le fond de l’eau du côté du large. Il est bien entendu qu’il ne s’agit ici que des ondes courantes; car les ondes dites solitaires ou de translation¡ qui résultaient quelquefois, dans le canal factice précité, de ce que lemouvement de va-et-vient qui engendrait les ondes n’était pas toujours suffisamment vertical, changeaient l’état de la question. Des ondes de celte espèce produisaient sur le ressaut un mouvement de progression sans que j’aie alors observé de recul. » La production involontaire des ondes solitaires par suite d’un défaut d’habitude dans ce genre d’expériences m’a déjà servi à concilier des faits que s’opposaient MM. Emy et Virla, et qui semblaient se contredire. On va voir comment des phénomènes de ce genre, résultant nécessairement des coups de bélier des ondes courantes sur les plages inclinées, peuvent aussi servir à concilier certains faits relatifs à ce que M. Cialdi appelle flot courant. » On conçoit que s’il se mêle ainsi des ondes solitaires ou de translation à des ondes courantes qui les produisent par des coups de bélier, ces ondes courantes restant d’ailleurs d’autant plus grandes par rapport à elles, que la pente du fond est plus douce, ces ondes de translation tendent à faire tomber de l’eau dans les creux des ondes courantes. Il résulte de cette circonstance que le courant qui tend à se produire vers la côte, en vertu des coups de bélier précités, est nécessairement atténué par la manière dont l’eau, qui tombe ainsi dans les creux, emploie sa force vive. Si donc, sur des plages en pente très-douce, on ne remarquait pas de flot courant bien sensible quand il n’y a pas de vent, on ne devrait pas s’en étonner; le nombre des vagues, dans les creux desquels se fait le versement dont.on vient de parler, est d’autant plus grand que la pente est plus douce à partir d’une profondeur donnée. x C. R., 1873, 1er Semestre. (T, LXXVI, № I.) 5